• Quand mon coeur fait Boom !

    Jeudi 23 septembre 2010 : Quand les voies se séparent

    Ce matin, je me lève un peu avant 6h30 pour assister au lever du soleil sur l'Issyk Koul. Mais celui-ci ne viendra pas à ce rendez-vous, le temps étant couvert. Après avoir démontés notre dernier camp, nous partons en avant à 4 en attendant que Youri et Lena ne nous rattrapent avec le camion. Nous parviendrons à l'entrée du lit de rivière menant à la sortie des concrétions. Après avoir croisé un berger hagard à la recherche de son troupeau de vaches, nous nous engouffrons dans la veine asséchée où bat, à certaines saisons, le pouls du lac. A l'approche du camion, nous nous cachons un temps dans un sillon parallèle avant de surgir devant le camion au dernier moment. Nous aurions moins fait les malins si Youri avait filé sans nous repérer ...

    La piste est plus praticable que lors de notre rallye-raid d'il y a deux jours. Nous regagnons ainsi la route bitumée sans encombre. Déroulant ce ruban asphalté, nous marquons une première halte à proximité de la roulotte d'un apiculteur.

    Ruches

    Nous poussons ensuite jusqu'à Balakchy, l'ancien centre industriel de l'ouest du lac. Notre second arrêt permet un ultime ravitaillement en vue du déjeuner de midi. En bord de route, des commerçants proposent des poissons séchés du lac ou de Russie. Malgré l'interdiction officielle, des contrevenants continuent d'exercer leur profession. Aussi ces deux derniers jours avons-nous pu constater des indices de leur activité : des bouteilles en verre flottant à la surface et auxquelles sont suspendus des filets. Ceux-ci sont relevés de nuit pour plus de discrétion.

    Un side-car Poissons séchés

    Nous reprenons à nouveau la route et sortons du Parc National. A notre gauche, nous longeons la voie ferrée, la seule du pays qui relie Bichkek et Balakchy. Peu après, nous reprenons nos fonctions de porte-bonheur vivants : en dépit de son détecteur de radar, Youri se fait arrêter pour excès de vitesse. Deux prunes avec deux chauffeurs, nous affichons une belle réussite, non ? Le dénouement est fidèle au slogan d'une marque de biscuits chocolatés : un p'tit bakchich et ça repart ! Mais ça ne "repart" pas très loin car nous sommes arrivés au point de départ de notre dernière marche : le Canyon de Boom qui cache remarquablement bien son jeu. Après avoir franchis la voie ferrée, nous grimpons quelques minutes le long d'un sentier caillouteux avant d'entrer dans une gorge plutôt large. Nous croisons sur place quelques autochtones : un serpent et quelques perdrix. Puis les parois se resserrent de plus en plus. Notre chemin nécessite à 3 reprises une mini-escalade pour franchir ce qui doit être, au moment de la fonte des neiges, des cascades depuis lesquelles l'eau tumultueuse s'élance vers la vallée en contrebas et sculpte lentement le lit tortueux. Mais rien ne laisse supposer qu'en haut nous attend une magnifique récompense : le Bryce Canyon kirghiz !

    Montée vers le Canyon de Boom Montée vers le Canyon de Boom

    Au détour d'une ultime coudée, nous débouchons dans un paysage de far-west où ne manquent plus que les indiens (ils étaient en RTT) et le portrait de 4 président(e)s kirghizes (qui changent trop souvent pour que les sculpteurs aillent au terme de leur travail).

    Canyon de Boom Canyon de Boom Canyon de Boom

    Après une heure de redescente par la même voie, nous retrouvons le reste de l'équipe et couvrons quelques kilomètres jusqu'à une aire de repos. Nous prenons place dans une yourte autour de la table traditionnelle d'Asie Centrale (une table basse posée sur une sorte de lit en bois à 2 places) pour déjeuner.

    Bien des tours de roues plus tard, nous parvenons au dernier site touristique du parcours : la Tour de Burana. Au 11ème siècle, une ville entière était édifiée à cet endroit. Il n'en reste aujourd'hui qu'un minaret de 27 m (sur les 47m initiaux) se dressant sur un fond de sommets enneigés. Sa fonction était celle d'une tour de guet. Sur ce site archéologique se trouvent également un petit musée présentant quelques produits des fouilles, des stèles anthropomorphiques et des statues funéraires du VIème au Xème siècles.

    Burana - Vestiges Burana - Pétroglyphe Tour de Burana

    Nous retrouvons ensuite avec tristesse la capitale, signe de proximité du terme de notre séjour. Nous la traversons de part en part pour rallier le bazar d'Osh, une ruche fourmillant de commerces en tout genre (sauf de tchapans aux goûts occidentaux ). La foule est également très dense et le brouhaha ambiant contraste avec notre "solitude" des derniers jours.

    Bichkek - Etal du Osh Bazar

    Nous rejoignons enfin l'hôtel Ultimate Adventure et y retrouvons Ismail et son adjoint ainsi que Nargiza et Moxat, les jeunes gardiens de la guest-house. Nous avons rendez-vous dans 1h30 avec Lena, Azamat et Youri pour clôturer à 6 le séjour. Sans le savoir nous nous retrouvons dans le meilleur restaurant de la ville et une dernière surprise va animer notre soirée : peu après notre arrivée débarquent quatre jeunes filles. Youri les repère illico et change totalement d'attitude. Les échanges avec Azamat et Lena sont plus vifs ... En fait, l'une de ces personnes est une actrice d'un film d'action que Youri adore. Il finit donc par aller chercher le DVD dans son camion et par le faire dédicacer. Puis suit un autre kirghize ...

    Au retour à notre hôtel, il ne reste plus que 3 heures avant notre séparation : G. et JC retournent en Europe par le vol de 3h du matin tandis que je reste ici deux jours supplémentaires pour profiter au maximum de mon séjour.  


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