• Mes débuts de cavalier et ma nouvelle reconversion

     

     

    Dimanche 19 septembre 2010 : une journée de détente à la montagne

    Notre première décision aujourd'hui est de réhabiliter le chat. On parle de vie de chien mais ce qu'a connu cette bestiole depuis hier soir est plus traumatisant : soit dans le sas d'entrée soit dehors (?). En même temps, ce n'était pas très intelligent de venir se frotter à une bande de personnes hostiles à ce type d'animaux de compagnie. Pour me racheter partiellement, j'en prendrai un peu soin aujourd'hui et nous le laissons s'installer dans la chambre (surtout tant que c'est sur le duvet des autres ... mais il testera aussi le mien).

    En sortant faire un brin de toilette, je peux constater que le niveau de neige est resté le même. La bergerie mitoyenne de notre habitation a fait le plein :

    Bergerie

    Les habitations en dur (maison, roulotte) ou en toile sont couvertes de neige.

    Notre habitation

    Sans parler de la vie qui semble s'être arrêtée à l'image de ces vêtements enneigés et gelés :

    Vêtements à faire sécher ...

     

     

    Peu à peu, le beau temps reprend l'ascendant sur les premières morsures de l'hiver. Un beau soleil vient illuminer les alentours, les animaux sont sortis de leur enclos, la vie reprend son cours ...

     

     Le retour du soleil Sommets enneigés Boz-u recouvert de neige Traces de roues dans la neige Sesim dans sa roulotte 

    En France, je travaille dans les énergies renouvelables : avec mes collègues, nous produisons du vent (dans le sens des choses inutiles). Au cours de ce voyage, j'ai voulu changer de voie et me suis lancé dans de nouveaux métiers : derviche itinérant d'abord mais les perspectives n'étaient pas réjouissantes, puis cosmonaute mais Spoutnik n'a jamais pu décoller comme nous l'avons vu. Je décide donc aujourd'hui de me lancer dans plusieurs tentatives : guide touristique canin, artiste, jockey et lugeur. En effet, nous n'aimons peut-être pas les chats mais pour les chiens, il en va autrement et le campement en possède plusieurs. Je flashe personnellement sur un petit chiot téméraire qui ne craint pas d'aller découvrir le monde. Je le charge donc dans mes bras et l'emmène avec nous et le reste de la "meute" à la découverte du caravansérail de Tash Rabat.

     

    Ce monument aurait eu plusieurs vocations : d'abord église nestorienne (branche du christianisme présente en Asie) puis caravansérail. Il est resté longtemps partiellement enfoui jusqu'à sa redécouverte il y a un peu moins de 30 ans. Il serait composé de 33 ou 34 cellules qui pouvaient abriter jusqu'à 200 personnes.

     Caravansérail de Tash-Rabat Caravansérail de Tash-Rabat

    Celles-ci s'articulent autour d'une grande salle située juste à la verticale de la coupole. Dans les ailes, se trouvent également des salles à manger-dortoirs ainsi qu'un zindan (=les sympathiques geôles grouillantes de bestioles affamées) et des souterrains dont un conduirait en Chine.  

    Caravansérail de Tash-Rabat - Intérieur Caravansérail de Tash-Rabat - Intérieur de la grande salle

    Mais être un explorateur en herbe ça épuise son chiot et il ne tarde pas à s'écrouler dans mes bras.

    Chiot aventurier

    Nous ramenons la clé du site à sa propriétaire dans le campement voisin puis remontons vers notre hébergement. Parvenus à proximité, nous croisons une caravane de yaks qui descendent à pas cadencés vers de meilleurs pâturages. La scène est vraiment magique et digne d'un remake du film Himalaya l'enfance d'un chef. Seule la présence de yourtes au premier plan rend le rapprochement moins évident, même si elle renforce l'atypisme du tableau à mes yeux d'occidental.

    Caravane de yaks Yaks dans la neige Yaks & yourte  

    Je dépose le chiot à domicile après l'avoir tiré de sa profonde léthargie puis rejoins le reste du groupe. Nous vous avons caché notre don jusqu'à présent mais vient le moment de le révéler au grand-jour : nous sommes les nouveaux Michel-Ange, Rodin ... Et voici notre création la plus aboutie : la Vénus au Grand Coeur exposée en avant-première mondiale sur les sommets kirghizes. Quelle classe ! Tout le savoir-faire accumulé depuis plusieurs décennies par la fine fleur artistique réuni en une seule oeuvre !

    La Vénus au Grand Coeur

    Bon, je vous l'accorde il manque juste les jambes pour qu'elle soit parfaite.

    Après ce moment créateur bienvenu, nous marquons une courte pause d'une heure avant de prendre un peu de hauteur sur les environs. Mais le sommet que nous avons choisi est trompeur car à chaque fois que nous croyons atteindre sa cime, une autre apparaît derrière. Un tintement de casserole nous invite de plus à redescendre pour savourer le repas de Lena. Nous rebroussons donc chemin et sommes traitreusement attendus pas un comité d'accueil kirghize tirant à boule réelle. C'est fou où l'homme peut en arriver pour gagner au Uno, surtout qu'avec moi il ne craint rien !

    Ayant déjà rendu hommage à Azamat et Youri, je me dois également de remercier grandement Lena pour sa cuisine d'abord mais également pour ses facéties avec Youri lorsqu'il est au volant, décharge le camion ou quand elle fait les courses. Spassiba bolchoï ! 

    Lena

    Il reste à trouver de quoi occuper trois touristes sanguinaires prêts à tout pour détrôner le Seigneur des Unos. Et comme à son habitude, Azamat nous propose la meilleure solution : nous allons faire une randonnée à cheval puisque nous ne pouvons pas nous déplacer à pied facilement. Un de mes deux grands regrets en Mongolie avait été de ne pas pouvoir tenter l'expérience en toute autonomie. 12 mois plus tard, la fortune me sourit et je vais enfin pouvoir monter dans un autre grand pays nomade. Le pied pour une première surtout avec la neige !

    Azamat nous donne les règles de survie : "tchou tchou" c'est pour avancer et "bRRrr" c'est pour s'arrêter. Nous voilà partis pour une petite balade des plus agréables, jusqu'à ce qu'un cheval du groupe se mette en grève et refuse de traverser une rivière (il ne serait pas un peu français par hasard?). Nous changeons donc notre parcours et partons vers le monastère de Tash Rabat en aval. Nos chevaux accélèrent légèrement le rythme. Surpris, j'en perds mon kirghiz au point de ne cesser de crier sur tous les tons "tchou tchou" au cheval sans comprendre pourquoi il s'arrête pas ! Faute d'erreur !  "Tchou tchou" signifiant "vas-y"... C'était quoi déjà la blague du dromadaire qu'Azamat nous a raconté à midi ?  

    Derrière, la même tête brûlée traîne les pattes. Notre pauvre JC reste ainsi à plusieurs encablures de nous et nous sommes amenés à faire des allers-retours. Nous profitons également de nos montures pour approcher les yaks de ce matin de bien plus près. A l'approche du campement, Azamat lance son cheval au galop, deux des nôtres suivent à peine moins vite. Pour moi, ça va mieux. Jusqu'à ce qu'au dernier tournant, le cheval de tête dérape et nous gratifie d'une magnifique glissade. Azamat conserve de main de maître l'équilibre. Par contre, l'obstacle se rapproche rapidement. Je ferme les yeux et me voue à tous les saints. C'est fini tout s'arrête. Je descends du manège. Ouf, il était moins une !

    A cheval 

    Après avoir fait trimer les chevaux (un dimanche en plus !), vient mon tour de me dépenser tout comme G. Nous sommes recrutés par les enfants du campement pour animer la première attraction du futur Disneyland local : la luge de la mort. Ce nom ne renvoie pas au fait que la descente soit dangereuse mais plutôt à l'état dans lequel on se trouve après avoir fait l'andouille en courant pendant 30 minutes à 3000m d'altitude et dans 15 cm de neige. A en devenir asthmatique mais qu'est-ce que c'était drôle !

    Laissez-moi vous présenter les futures terreurs que la Kirghizie enverra aux JO de Sotchi (terreurs pour les autres car pour nous c'était des anges) : Akmard est le plus jeune et le moins casse-cou des trois. Il préfère pour le moment regarder l'équipe depuis le bord de la piste et découvrir les boules de neige. Alikhan dont les poses devant l'appareil sont mémorables. Il tentera l'aventure durant plusieurs descentes avant de jeter l'éponge et de rentrer également comme son petit frère à la roulotte. Enfin, la plus téméraire et la plus ouverte : Sesim, avec qui nous avons passé le plus de temps. Quel dommage que la barrière de la langue soit plus dure à franchir que les reliefs enneigés !  Voici notre podium du coeur à Tash Rabat :

    Akmard, Sesim et Alikhan Sesim et Akmard Alikhan

    Nous allons ensuite partager le goûter avec Sesim puis nous séparons. C'est bon G., on peut s'écrouler, on ne perdra plus la face. Le reste de la soirée sera presque conventionnel à ceci près que l'équipe locale sera "obligée" de s'absenter quelques minutes pour aller prêter main forte à une amie dont le camion est bloqué dans la neige.

     


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